Vous êtes-vous déjà vu assigné(e) une tâche de traduction/interprétation de poèmes ?
Avez-vous ressenti le besoin de décliner l’offre ?
Traduire des poèmes peut s’avérer être de la mer à boire en raison de nombreux facteurs.
Contrairement aux textes en prose, qui sont généralement simples et naturels en structure, les vers doivent suivre certaines règles en l’occurrence mesure, cadence, rimes etc. S’ils présentent déjà un certain niveau de difficultés pour leur compréhension dans la même langue, les transmettre dans une langue cible pourrait sembler être une tâche ardue, voire une gageure. D’aucuns considèrent les poèmes comme intraduisibles car il semble impossible de séparer le fond de la forme.
S’il est vrai qu’une appréhension de cette tâche pourrait être justifiée en raison du degré de difficulté que peut présenter la traduction ou l’interprétation d’un poème, elle n’en demeure pas moins une activité passionnante, enrichissante et même possible.
Comment s’y prendre ?
Puisque la poésie est un jeu de langage, de formes et par moment, de musicalité, certains préalables sont nécessaires pour la traduire tout en évitant de dénaturer l’œuvre originelle.
Tout d’abord, il est important de comprendre et d’aimer la poésie. Quand on est un mordu de poésie, les poèmes n’ont plus forcément de secrets pour nous. Connaître la structure et les caractéristiques d’un poème, facilite sa compréhension et son interprétation, ce qui constitue l’une des étapes cruciales à la traduction. Que ce soit des poèmes lyriques tels que les sonnets, odes, élégies ou encore des poèmes narratifs tels que les ballades et épopées, il est important de suivre certaines directives qui peuvent s’avérer rigides par moment. Bien que de plus en plus de poètes/poétesses désirent recourir aux vers libres, quelques-uns continuent à suivre ses règles à la lettre. Ainsi traduire dans ce cas de figure, requiert du traducteur qu’il/elle devient coauteur(e) et qu’il/elle se mette dans la peau d’un poète.
Ensuite, il faudrait, en tant que prestataire de services linguistiques, s’assurer de comprendre la culture de ses langues de travail pour faire passer le message sans pour autant être maladroit ou incompris. Les notes en bas de page et autres annotations ainsi que tout autre référence utilisée par l’auteur(e) sont des détails à prendre à cœur pour produire un travail de qualité.
Un autre aspect qui mérite l’attention du traducteur ou de la traductrice est le caractère esthétique des poèmes. Un poème n’a pas forcément pour but d’informer. Les poèmes avec leur qualités esthétiques et rythmiques sont des œuvres qui doivent être savourées, qui ravivent l’imagination, poussent à la réflexion, et évoquent les sens. Cela dit, lors d’une traduction, il faut que les prestataires linguistiques tiennent compte du rythme, des rimes, du style d’écriture etc. Les prestataires de services linguistiques ont donc la lourde tâche de conserver la forme d’un poème afin de produire les mêmes effets visuels et auditifs du texte source. Cela nécessite de la créativité et une certaine agilité mentale. Un compromis s’impose donc entre fidélité au texte, exactitude et recherche de l’esthétique.
Enfin, il est important de se faire relire par un(e) passionné(e) de la poésie dans la langue cible pour identifier les possibles incongruités.
Alors, vous sentez-vous prêt(e) désormais à vous lancer dans ce voyage intriguant et à la fois passionnant ?